Les choses de l'esprit 9 (Spiritualité)
- christophe lartas
- 10 août
- 3 min de lecture
Les choses de l'esprit (2024-2025) 9 (Spiritualité)

Les choses de l'esprit 9 (Spiritualité)
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Personne ne devrait se laisser abuser et manipuler par les faux spirituels de ces temps, fussent-ils légion (particulièrement dans l’Occident décadent et son immonde classe li-li bo-bo). La spiritualité n’est pas un domaine réservé à quelques « maîtres » — mystiques de théâtre, supraconscients de prisunic, bouddhistes de pacotille, philosophes pour pétasses égocentriques, et cetera — et à leurs bêlants et stupides « disciples », tout aussi hypocrites et narcissiques. La spiritualité étant l’essence même de l’univers, elle se trouve partout autour de nous — et dedans nous. Il y a bien plus de spiritualité dans le regard d’une jeune mère qui s’émerveille de la présence de son nouveau-né de quelques jours, dans le promeneur qui écoute longuement le vent bruisser dans les feuillages d’un boqueteau, dans le pêcheur à la ligne tôt levé qui contemple le brasillement des premiers feux de l’aurore sur l’océan, dans le jardinier qui prend amoureusement soin de ses tapis de fleurs, dans le déchirant sentiment d'amour et de nostalgie qui empoigne le veuf ou la veuve au souvenir de son épouse ou de son époux récemment ou anciennement défunts…, que dans toutes les conférences, et les ouvrages, et les faux témoignages, des susdits faux spirituels, qui sont monnaie courante (fausse monnaie) en ces temps de grande confusion, d’inversion des valeurs, et d’innombrables supercheries.
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Certains d’entre nous ne se sont jamais sentis enracinés sur ce monde ; mais peut-être n’est-ce pas si singulier que cela, si l’on admet que chaque nuit le « corps astral » des ésotéristes (ou le « corps spirituel » de saint Paul) rejoint l’autre monde — le vrai monde — dans le besoin impératif de s’y ressourcer afin de poursuivre plus ou moins aisément l’expérience terrestre. De cette évolution de notre corps astral dans l’autre monde, nous en gardons souvent par ailleurs une trace lorsque nous nous souvenons de certains rêves, ou cauchemars, qui n’ont aucunement la même texture des rêves mécaniques dus à un simple brassage chaotique de divers éléments psychiques et physiologiques, ces éléments fussent-ils toutefois assez souvent emmêlés aux authentiques rêves d’outre-monde. Quoi qu’il en soit, il se trouve sans conteste dans l’intensité de certains rêves (des rêves que, pour quelques uns, nous n’oublions jamais, fût-ce après que des décennies se soient évanouies), avec la clarté de leurs scènes, la netteté de leurs couleurs, et parfois leur puissante signification, qu’elle soit symbolique ou non, comme une amorce d’explication à ce manque d’enracinement de certains sur la Terre : vivant, le plus souvent inconsciemment, certes, entre deux mondes aussi incertains l’un que l’autre, ce n’est pas qu’ils accordent la même importance à l’univers onirique qu’au monde terrestre, loin de là, sauf à verser dans le romantisme pathologique, mais il semble tout de même évident que pour eux, au final, la fugacité et la contingence de la vie diurne ne l’emporte pas tant que cela, au point de vue de la réalité intelligible et objective, sur la présumée inconsistance et irréalité de la vie nocturne.
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Depuis la nuit des temps, le grand problème de tout guerrier qui combat des ennemis cruels et malveillants, est de pouvoir les combattre en se montrant tout aussi impitoyable qu’eux quand c’est nécessaire, tout en ne basculant pas, à son tour, dans la cruauté et la malveillance gratuites et sadiques. Si, pour certains cela sera aisé eu égard à une personnalité portée en profondeur vers la bonté et la gentillesse, pour les autres, dont la partie basse de l’ego (peur, haine, agressivité) peut se déchaîner à l’occasion d’une guerre sanglante et totale, il sera très difficile de ne pas basculer, à un moment ou un autre, vers le mal, en réaction pourtant absolument sincère du mal. C’est ici que nous retrouvons, toujours et encore, l’indispensable équilibre entre les pulsions puissantes de l’ego (décuplées en temps de conflit majeur) et la perception davantage objective et distanciée du Soi.