Littérairement incorrect
Christophe Lartas

Christophe Lartas, Littérairement incorrect (site et blog publiés le 26 novembre 2024)
Pourquoi ce blog, alors que je me suis toujours refusé (question de tempérament, non d’éthique) à faire la promotion de mes livres lorsque j’étais chez un éditeur, que ce soit au moyen d’une page Facebook, d’une signature en librairie, ou que sais-je encore ? Il se trouve que, désormais, je suis sans éditeur parce que j’ai résolument refusé, la rage au cœur et le dégoût au bord des lèvres, d’autocensurer « quelques lignes » d’un roman qui devait paraître sous peu, et que j’ai claqué la porte (sans regrets ni remords, mais avec tout le mépris qu'il se doit car je n’avais plus du tout confiance en lui) de l’éditeur-censeur qui devait publier ce livre ; parfait apparatchik de ce qu’on doit clairement nommer la dictature molle de la pensée unique contemporaine (l’empire du bien dixit Philippe Muray) ou, autrement dit, le « totalitarisme sans le goulag » de l’empire du politiquement correct, parfaitement analysé par Mathieu Bock-Côté.
Dès lors, en dehors de la trop tentante solution de me retirer définitivement de l’immonde « scène culturelle » française, si grégaire, malveillante, lâche et idiote, où la censure techno-progressiste et woke-canceliste étend toujours davantage son abjecte emprise, demeurait cette alternative : soit essayer, probablement en vain (je sais de quoi je parle), de trouver un nouvel éditeur qui ne considérerait pas ce roman comme un vulgaire produit culturel (ce qui signifierait probablement des demandes de modifications que je me refuserais de nouveau à faire : j’ai travaillé sur ce texte durant des années, et donc, ce n’est sûrement pas pour le transformer en produit culturel « grand public » pour des raisons commerciales), soit me lancer dans l’inconnu en devenant mon propre éditeur sur Amazon KDP. C’est cette deuxième partie de l’alternative qui, aujourd’hui, a ma préférence. En outre, cela me permet de repartir de zéro en rééditant dans leur version définitive des textes sur lesquels, pour la plupart, je n’ai jamais cessé de travailler peu ou prou.
D’un autre côté, j’ai la nette impression que je n’ai plus rien à dire dans le domaine de la fiction littéraire, hormis écrire, çà et là, quelques nanofictions qui ne seront pour moi qu’un agréable délassement de l’imagination, et plus rarement encore, quelques articles sur la littérature ou l’art en général. Ce blog, donc, sera avant tout pour moi un genre de catharsis où je mènerai, si vain que cela soit, une sorte de guérilla littéraire contre le totalitarisme progressiste susnommé — guérilla qui sera prolongée, et intensifiée, de façon plus immédiate et rugueuse (et tout aussi cathartique), sur le réseau social X (une première pour moi, parfait asocial), si tant est que la censure progressiste ne me barre pas le chemin là encore, eu égard à cette sinistre époque.
Mais, au fond, ce qui sera l’élément le plus essentiel de ce blog (et sans doute le moins lu, paradoxalement), sera la mise par écrit, peu à peu, de ces intuitions, pensées et aperceptions métaphysiques et spirituelles qui se présentent à moi par intermittence depuis si longtemps (sinon depuis toujours), et ce, sous forme de fulgurances — signe révélateur de l'intervention du Soi — dont je m'efforcerai ici de préserver au maximum la clarté du message en employant la forme du fragment.