Fragments métaphysiques 4
- christophe lartas
- 12 déc. 2024
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 21 janv.
Fragments métaphysiques ( 2024 - ) 4

Fragments métaphysiques 4
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La pseudo-joie frénétique dont font preuve nombre d’individus en cette époque — sorte de surexcitation nerveuse souvent à la limite de l’hystérie, toujours teintée d’un certain narcissisme en représentation — démontre surtout, à l’évidence, que toute joie réelle a quitté les cœurs et les esprits de ces temps : vides, confus, possédés par les choses, obsédés par leur « image », et, en vérité, souvent à la limite de la dépression profonde.
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Jadis, il me semblait proprement inconcevable qu’un Principe suprême pût être à l’origine de l’univers, de la vie, de la conscience ; aujourd’hui, il me semble inconcevable que le miracle de la création ait pu surgir du rien, du néant, du vide. Deux possibilités, l’une vertigineuse et porteuse de sens, d’infini, d’éternité ; l’autre désastreuse, porteuse de chaos, d’absurdité, de fugacité — ombre et poussière…
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On l’a remarqué depuis longtemps : les conceptions les plus avancées de la physique semblent rejoindre, de façon étrange, les concepts métaphysiques de l’hindouisme et du taoïsme, voire ceux de la kabbale et des courants les plus mystiques du christianisme et de l’islam (soufisme). Au fond, les anciens avaient sans doute pressenti, soit par pure intuition, soit par perception extrasensorielle, ce que les modernes pressentent à peine aujourd’hui en émergeant peu à peu du matérialisme le plus étriqué et le plus insolent qui soit.
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Après avoir parlé de « théorie de l’information quantique », certains physiciens parmi les plus intuitifs et les plus spéculatifs envisagent même aujourd’hui, avec grand sérieux, que tout l’univers, à un degré ou un autre, manifeste de la conscience. Là encore, ne rejoint-on pas ce qu’affirmaient les anciens : tout est en Dieu et Dieu est dans tout ?