Œuvres vivantes, œuvres mortes en littérature 3
- christophe lartas
- 24 nov. 2024
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Dernière mise à jour : il y a 6 minutes
Littérature (processus de création littéraire) 3 Œuvres vivantes, œuvres mortes en littérature 3

Œuvres vivantes, œuvres mortes en littérature 3 Littérature (processus de création littéraire) 3
Nous avons affaire à des œuvres véritables, autrement dit vivantes, ou à des œuvres factices, c’est-à-dire mortes ; conséquemment à cela, dans la catégorie des œuvres vivantes, je disais donc que pour moi, depuis quelque temps, je ne mettais plus en balance les auteurs mineurs ou majeurs, comparaison qui pour moi n’avait plus lieu d’être. Je me bornais seulement à confronter les œuvres de la singularité et celles de l’universalité, avec néanmoins toutes les nuances qu’implique nécessairement la matière littéraire, pour ne pas schématiser les choses à outrance.
Cependant, en ce qui concerne les œuvres véritables, il faut se rendre à l’évidence : l’on ne peut que constater, et conserver, un échelonnement des textes littéraires en tant qu’œuvres majeures ou mineures, et ce, non seulement entre différents auteurs, mais encore chez le même auteur. En effet, dans la mesure où l’on parle ici de textes que l’auteur a su pourvoir d’un souffle de vie — doter d’un fluide animique —, n’importe quel lecteur sensible peut comprendre qu’au moment où l’auteur écrit le premier jet d’un texte, il insufflera de la vie à l’ensemble de la trame de son texte dans la mesure où il disposera d’un minimum d’énergie vitale créatrice pour ce faire ; c’est à ce moment-là que s’établira inévitablement un processus de hiérarchisation en vertu de la puissance de cette énergie vitale — de la capacité de l’auteur à expulser avec tel ou tel degré de force ladite énergie tout au long de son texte, ou, du moins, presque tout le long. C’est dans cette présence plus ou moins constante, et plus ou moins puissante, donc, de vie animique, au cœur du texte créé, que se constituera, tout à fait inconsciemment, de façon parfaitement naturelle, cette sorte d’« aura psychique » à partir de quoi rayonnera l’œuvre dans l’âme du lecteur éclairé.
Par ailleurs, le travail que fournira l’auteur sur le premier jet du texte, selon qu’il soit approfondi, patient, acharné, ou plutôt léger, rapide, voire hâtif, accentuera ou atténuera probablement la puissance du texte, quel que soit le niveau d’énergie vitale, d’ignition interne (comme le disait, je crois, Julien Gracq) dont il est nanti à l’origine ; mais, si le travail sur la langue est de première importance, nous touchons là déjà à des effets secondaires, puisque l’essentiel se joue dès le premier jet, et peu importe que le texte soit énormément retravaillé ou non par la suite : l’alchimie a déjà eu lieu, l’état de grâce était présent — la transfusion d’âme a opéré —, et tout le reste est littérature.
(24 oct 2024)