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Nanofictions : Jadis, lorsque j'errais dans le désert de Gobi

  • christophe lartas
  • 4 déc. 2024
  • 1 min de lecture

Dernière mise à jour : 29 janv.


Nanofictions ( 2024 - ) 2




L'Araignée qui pleure, Odilon Redon, 1881
L'Araignée qui pleure, Odilon Redon, 1881

Nanofictions 2


5


Jadis, lorsque j’errais dans le désert de Gobi, chaque jour je défaillais de joie à l’idée de ma solitude infinie. Aujourd’hui, condamné à vieillir dans mon HLM marseillais infesté de fanatiques islamistes ou de petits maffieux, je regrette chaque jour qui passe de ne m’être pas perdu à jamais dans les immensités de sable.



6


Sur une libellule bleu métallique aux yeux d’outremer je quitte la cité maudite afin de rejoindre pour toujours le pays des mares stagnantes et des cours d’eau languides, baignés d’un éternel crépuscule.



7


C’est lors d’une balade solitaire en bord de mer par temps de tempête que je fus emporté par une gigantesque lame écumeuse qui non seulement m’engloutit pour toujours au sein de l’océan, mais encore m’enfonça si profondément dans les abysses que j’y perdis tous mes sens et la sensation même d’avoir été un jour un être humain.



8


Le tigre rampa sournoisement derrière le trône du roi du monde, Antechristus, puis lui déchira la gorge d’un mortel coup de crocs ; celui-ci en perdit la vie pour quelques jours et ceux qui n’étaient pas soumis au démon purent souffler pour un temps : c’est comme si l’azur eût percé de façon fugace l’obscurité crasseuse qu’exsudaient les âmes damnées de la Terre.


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